Elegia (No more on Fcom)

Laurent Collat n'est pas un nouveau venu sur la scène électronique française. C'est en 1988, avec la découverte de New Order, que l'envie de composer ses propres morceaux se fait sentir. Ses compositions techno-pop dérivent doucement vers un son house et techno, avec l'arrivée du mouvement baggy de Manchester et la vague acid-house.
En 1992, année charnière s'il en est, la pop est évincée au profit de la technologie. Entre 92 et 95, Laurent travaille dans divers horizons, mais toujours avec un seul but : faire danser et émouvoir. Il signe alors un album intitulé « Body & Soul » qui sort sur Radikal Groove en 1995, suivi d'un EP intitulé « Mother ». C'est ce dernier maxi, à la diffusion confidentielle, qui arrive sur le bureau d'Eric Morand. Et voilà Laurent Collat qui rejoint Fcommunications en 1996.

Sur ses deux premiers EPs sortis en 96 et en 97, « From Nowhere With Love » et « Snapshots » Elegia développe une house mélodique et mélancolique.

Homme de studio, il cherche à trouver LA voix qui apporterait émotion et chaleur aux compositions d'un futur album.
Après plusieurs auditions, il rencontre Esther en juillet 97. Choriste dans différents groupes, dont La Formule, auteur de ses textes, Esther vient d'un univers musical proche de celui de Laurent. Elégia devient alors un duo.

En vue de ce premier album, Esther et Laurent effectuent une recherche poussée sur les textures, les rythmiques et les textes.
« Sounds Within » est un album qui représente tout à fait l'esprit premier de la techno : entièrement réalisé à la maison, patiemment, dans lequel Laurent a géré les compositions, la production et la direction artistique.
C'est un album technologique, qui se situe sur des terres digitales et électroniques. La production est fine, millimétrée...

La voix d'Esther est sensuelle, aérienne et éthérée, apportant chaleur et sensibilité aux compositions dures et hypnotiques, avec un titre comme « My Serenity ». L'ambiance de l'album est urbaine, avec ce que cela suppose de sueur, de violence, de larmes et de moments de répit, avec des titres comme « Hypno », « Wings » ou « Rainfall ». Les morceaux sont aériens, en opposition avec des rythmiques très dures, organiques. Tout ici est pulsion : dansante sur le premier single « Basic », troublante et sensuelle sur « The Essence of it »
« Sounds Within » un album contrasté et à la fois plein de sens qui pourrait évoquer la bande sonore de « Il était une fois dans l'ouest à Tokyo » (dixit Laurent).